L’intelligence émotionnelle sbinisti juillet 31, 2022

L’intelligence émotionnelle

  • Qu’est-ce que c’est ?

La plupart des auteurs* définissent l’intelligence émotionnelle tel un ensemble d’habiletés. Aussi appelées « compétences émotionnelles », ces habiletés traitent des informations émotionnelles.

En outre, elles permettent aux individus de s’adapter socialement, d’être en interaction avec les autres, de comprendre des situations, d’ajuster un comportement, de se fixer des objectifs et enfin de distinguer leurs propres émotions de celles des autres.

Certaines de ces compétences apparaissent très tôt. Par exemple, on peut voir chez le nourrisson qu’il est capable d’ajuster son humeur face à l’émotion qu’il perçoit en face de lui.

Cependant, les émotions sont complexes. Ainsi, les identifier, les comprendre et les exprimer requiert un apprentissage à long terme. Celui-ci est notamment lié aux expériences que nous vivons ainsi qu’à notre entourage.

Les émotions, sentiments, ressentis ont une place très importante dans les relations sociales et permettent de s’adapter et de comprendre le monde environnant.

 

 
  • Leurs rôles

Les compétences émotionnelles jouent un rôle primordial dans les relations sociales. Selon Mostow et al., (2002), les individus qui montrent une bonne compréhension des émotions montreraient à plus long terme des bonnes compétences sociales, ils seraient plus acceptés par les camarades et auraient moins de comportements agressifs.

De plus, les compétences émotionnelles ont un impact sur notre propre santé psychologique. D’après Kotsou (2014), des enfants avec des compétences émotionnelles moins élevées auraient plus de risques de dépression, anxiété, violence, relations malsaines avec autrui, et développement des addictions.

Enfin, les compétences émotionnelles jouent un rôle sur les capacités cognitives et ainsi la réussite scolaire. Nous savons que les capacités attentionnelles et la disponibilité des enfants ont un impact très important sur les apprentissages. Les enfants qui montrent de bonnes capacités émotionnelles ont appris à réguler leurs émotions et ainsi ne pas se laisser envahir par elles.

 
  • Développer son intelligence émotionnelle

Aujourd’hui, l’intelligence ne s’apparente plus seulement à des capacités cognitives. Les émotions, sentiments, ressentis ont une place très importante dans les relations sociales et permettent de s’adapter et de comprendre le monde environnant.

Aussi, il est tout à fait possible de développer ses compétences émotionnelles. La plasticité cérébrale est notamment ce qui permet au cerveau de réaliser de nouveaux apprentissages.

Certains programmes d’apprentissage ont d’ailleurs montré des résultats très positifs chez les enfants. Notamment le programme PATHS (Providing Alternative Thinking Strategies), (Greenberg, 1996 ; Greenberg & Kusche, 1997) l’objectif était de développer les compétences émotionnelles à l’école.

Ils ont présenté à des élèves des photos de visages en leur demandant de reconnaitre l’émotion. Ensuite, ils ont utilisé en classe des feux de circulation pour relever les attitudes des élèves. Suite à une activité collective, l’enseignante remettaient des fiches de couleurs (rouge, orange et verte).

La couleur rouge, lorsque le groupe classe était explosif et devait être contenu. La couleur orange, si le groupe avait montré des tensions et de l’agressivité mais après une demande de retour au calme les attitudes s’étaient améliorées. La couleur verte pour exprimer aux élèves une conduite satisfaisante dans la joie et la bonne humeur.

Les auteurs souhaitaient favoriser la coopération entre les élèves.

Ils ont comparé cette classe à d’autres ou aucun programme d’apprentissage n’avait été mis en place. 130 élèves constituent le groupe intervention et 156 le groupe contrôle.

Les résultats ont montré une amélioration des conduites entre les élèves, plus d’échanges et de relation d’aide, moins de manifestation de comportement agressif.

Ainsi, lorsque les élèves avaient appris à mieux détecter les émotions des autres, cela favorisait la coopération et l’entraide au sein du groupe.

 *Bar-On, 1997, 2006 ; Goleman, Boyatzis, & McKee, 2002 ; Mayer, Caruso, & Salovey, 2016 ; Mayer & Salovey, 1997 ; Mayer, Salovey, & Caruso, 2002 ; Salovey, Bedwell, Detweiler, & Mayer, 2000, Mikolajczak et al., 2009